Naviguez sur un trimaran 60 pieds ORMA, un monocoque 60 pieds IMOCA et un maxi-catamaran 74 pieds G-Class avec les complicités d'Alain Gautier
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Inteview présentation de Mayeul Riffet – 2009

Bonjour Mayeul, tu peux te présenter en quelques mots ?

Je suis avant tout marin passionné et ce depuis le plus jeune âge… ; après, plus généralement, je suis un mordu de sport de glisse et d’extrême. Mais aussi compétiteur pointilleux, artisan toute main parfois fougueux et voir fantasque…

Mayeul Riffet

Tu n’es pas qu’un amoureux de la mer ; tu peux nous raconter ta « deuxième vie » ?

Effectivement, j’ai eu la chance de découvrir les joies du ski et de la montagne très jeune. J’ai tout de suite mordu dans ce sport et dans l’atmosphère qui l’accompagne. Pratiqué en pointillé jusqu’en 2002, j’en ai ensuite fait ma deuxième passion principale, ainsi que mon deuxième métier. Aujourd’hui mon point fixe à terre est en altitude, loin des grandes villes et des embouteillages… Je pratique l’alpinisme et le ski montagne dès que possible ; c’est d’ailleurs un sport similaire à la voile en de nombreux points qui permet de beaucoup progresser sur soi-même. En parallèle j’exerce le métier de pisteur secouriste dans lequel le coté « médical » me plait beaucoup.

Ton parcours est un peu atypique aujourd’hui car tu n’es pas passé par la filière dite standard (mini, Figaro…). Comment ton histoire avec le multicoque a-t-elle débuté ?

J’occupais le poste de voilier à la Rochelle au sein de l’entreprise Incidences, lorsque j’ai eu l’opportunité de naviguer sur le trimaran Banque Populaire, pour une sélection de jeunes équipiers… J’étais le premier à être testé, et finalement il n’y en a pas eu d’autre… J’y ai petit a petit gagné ma place et la confiance du skipper, Lalou Roucayrol. C’était super, je pouvais combiner mon métier de voilier et de marin.
Petit à petit j’ai fait mon nid dans cette série extraordinaire, pour finalement m’occuper de la réalisation des voiles l’ensemble des bateaux équipés par Incidences, j’ai beaucoup appris mais aussi beaucoup navigué.

Qu’est-ce qui te plaît autant dans le multicoque ?

C’est une autre dimension dans la voile. Une autre manière de naviguer beaucoup plus exigeante, beaucoup plus physique qui comble un coté légèrement maso chez moi… Les vitesses atteintes sont prodigieuses, et de ce fait l’attitude avec les éléments météorologique est fantastique, tu ne subis plus mais tu composes à ta guise, tu peux suivre une dépression pendant deux ou trois jours et choisir des options tactiques plus larges. Excepté le stress engendré par le côté extrême et très nerveux des machines, c’est vraiment un mode de navigation excitant à tous les points de vue.
Certains « jeunes » skippers à qui l’on a confié la barre de trimaran ont renoncé au bout de quelques temps car ils ont eu de trop grosses frayeurs ; N’es-tu pas inquiet de cela ? Comment abordes-tu le côté un peu extrême de ces trimarans ?
Avant le rhum 2002 et la Jacques Vabre 2003, naviguer en 60 pieds Multi était devenu le rêve de tout le monde. Les Figaristes en faisait leur point d’orgue. Mais voilà, décider de naviguer en multi ne se fait pas à la légère. C’est comme décider d’habiter en montagne sans y connaître les mois difficiles d’Octobre à Décembre… Se retrouver à  la barre à sec de toile avec 60 nœuds et 10m de vagues ça calme son bonhomme, tout bon marin qu’il peut être… Attention je ne suis pas en train de dire que je n’ai pas peur, seulement avant de me dire « je veux faire du multicoque » j’ai réfléchis 5 minutes, et fais un sérieux point. C’est extrême ces bateaux, ça t’apporte le meilleur comme le pire. Tu aimes et tu te sens. Sinon tu fais autre chose.

La classe ORMA, classe reine des multicoques pendant plus de 15 ans et qui a fait rêver tant de monde, est quasi aux oubliettes maintenant. Quelle est ton analyse là-dessus ?

La classe et ceux qui la dirigeaient n’ont pas su réagir à temps. Le Rhum 2002 et la Jacques Vabre 2003 en ont remis une couche, après c’était de la survie de passionnés, mais la branche allait céder, le mal était fait. Les abus de pouvoirs de certains couplés aux incompétences des autres c’était trop pour que la classe se relève.

A-t-on tiré les leçons du passé ?

La classe est morte, les bateaux garnissent les greniers des hangars…
Mais oui je crois que des projets comme le MOD 70 vont dans le bon sens. La monotypie, même si elle freine un peu l’innovation, va stopper la course à la performance technique qui a amené la fragilité et les excès que l’on connait.

Crois-tu à un avenir dans le multi ?

Oui, profondément. Ces machines sont fabuleuses, on ne peut pas l’oublier…Regardez même les mordus du plomb s’y mettent avec la coupe de l’America… Quelque chose va renaitre j’en suis convaincu, il faut laisser un peu de temps pour digérer la pilule et tirer les leçons du passé. La classe des MOD70 semble en prendre le chemin. Leur philosophie me plait beaucoup plus que celle des 50 pieds actuels ou la jauge est tellement restreinte qu’elle dessert la sécurité des skippers… Affaire à suivre de très prés.

Peux-tu nous raconter ta rencontre avec l’équipe de Sensation Océan ?

Par l’intermédiaire d’Alain Gautier, et ensuite au bistro bien sûr…
Plus sérieusement, c’est une histoire d’homme, de feeling qui est très vite passé et d’une philosophie de projet en adéquation. Et puis je bosse avec eux depuis trois ans maintenant sur les sorties pour les entreprises et les particuliers. Nous nous connaissons bien et apprécions de collaborer.

Et pourquoi avoir choisi de monter un team de course avec eux ?

Parce que l’infrastructure existe déjà et qu’elle ne demande qu’à redémarrer. De plus Alain serait prêt à nous aider et à nous apporter son expérience. Cela me manquait dans la décision de pratiquer le solo.

Le pari d’essayer de lancer un projet multi dans le contexte actuel est assez osé ; pourquoi y crois-tu ?

Parce que c’est dans ce domaine que sont mes compétences, et qu’il faut bien croire en quelque chose…Sinon si tu subis la crise tu déprimes en attendant que ça se passe…

Alain Gautier a accepté de soutenir votre projet, non seulement comme parrain, mais également comme conseiller technique et sportif. Est-ce un vrai plus ? Est-ce une reconnaissance ?

On a tous à apprendre des autres. Encore plus moi d’Alain. C’est rassurant et gratifiant d’entendre des très bon comme lui te dire que ton projet est sérieux et qu’il te soutient. Et oui c’est un vrai plus, de crédibilité et de confiance.

La prochaine Route du Rhum est ouverte à tous les multicoques de plus de 60 pieds, quelle que soit leur taille. Est-ce une bonne chose ? Un trimaran ORMA, même modifié a-t-il vraiment une chance face à des multi beaucoup plus grands ?

Imaginez le Rhum 2010 avec le plateau de la Jacques Vabre 2009… Il fallait faire quelque chose, et c’est ce qu’on fait les organisateurs. Dommage qu’ils n’ouvrent la porte qu’aux géants multicoques et pas aussi aux monocoques. Les chances d’un trimaran ORMA dépendront des conditions météorologiques ; si elles ressemble à celles de 2006 cela nivellera les différences entre les bateaux. A contrario si l’on subit des conditions proche de 2002, les gros devraient mieux s’en tirer… Mais la confrontation avec les géants sera une première et réservera son lot de surprises, bonnes comme mauvaises…

Un petit mot sur la Coupe de l’America qui s’est déroulée en multi entre les Suisses et les Américains. Comment juges-tu leurs bateaux ? Est-ce une formidable avancée pour le monde du multicoque ?

On s’en fiche…, je m’en fiche…
La dépense financière calamiteuse entre deux milliardaires ne m’intéresse pas.
Même si bien entendu, d’un point de vue strictement technologique les deux multis sont fabuleux et explorent des potentiels de vitesse hallucinants. J’ai donc suivi pour le côté technologique pur.
Mais j’ai été franchement lassé du déroulé global de l’épreuve depuis 4 ans.

Peux-tu nous raconter ton meilleur souvenir de navigation ?

Non c’est perso !!!! Et puis surtout il y en a tellement….

 

Retrouvez toutes les infos de nos projets sportifs sur notre blog sensation-sailingteam.com

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