Naviguez sur un trimaran 60 pieds ORMA, un monocoque 60 pieds IMOCA et un maxi-catamaran 74 pieds G-Class avec les complicités d'Alain Gautier
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Une sortie trimaran à (très) grande vitesse sur l’eau, en compagnie d’Alain Gautier

Dimanche 27 octobre 2007.
Lorient, pontons de la BSM.
12 à 15 nœuds de vent, mer peu agitée. Ciel nuageux, peu d’éclaircies prévues.

Devant le trimaran Foncia 10 participants piaffent d’impatience. On ne saurait leur en vouloir… Par deux fois déjà leur sortie a été reportée. La faute à… pas de vent ! C’est un comble cette année étant donné les conditions météo subies depuis le printemps. Jeudi et vendredi il a fallu à nouveau appeler tout le monde pour dire : « pas de chance mais malgré les prévisions parfaites en début de semaine il n’y aura quasiment pas de vent samedi… La faute à un système météo qui avance trop lentement… 24h de retard… Du coup dimanche ils annoncent 15 nœuds ! Pouvez-vous décaler ? » Par chance nous avons eu 10 « oui » !
Et malgré le ciel noir et nuageux, ainsi que des températures un peu justes, pas un seul n’a regretté. Nous ne sommes quasiment jamais tombé sous les 22 nœuds de vitesse et même deux d’entre nous on vu une pointe à 36,2 nœuds !!! Belle-Ile/Groix a été avalé en l’espace d’une petite demie-heure, sur un bord de portant à presque 30 nœuds de moyenne. Alain à la barre en mode pilotage, la coque centrale n’a pas touché l’eau ; le flotteur sous le vent n’est apparu que de rares instants, sans cesse noyé sous la « fumée » de l’étrave ; les participants installés près du flotteur au vent ont pu se régaler en « volant » littéralement 5 mètres au-dessus de l’eau ; instant magique et inoubliable.
De retour au port il y avait 10 mines réjouies ; 10 participants qui ont probablement vécu le moment de voile le plus rapide de leur vie ! La famille Bourrut-Lacouture était en force ce jour là ; Xavier, le père et Stéphane, le fils vous racontent leur sortie.

Que dire
D’une sortie en mer retardée 2 fois avec raison – il faut savoir attendre son plaisir pour mieux le goûter
Que dire
Du choix du meilleur jour depuis plusieurs semaines – du vent et une mer sympa et en plus un dimanche !
Que dire
D’un bateau grand comme la moitié d’un court de tennis – attention le filet est dans le mauvais sens !
Que dire
De cette expérience…
Super : le respect du choix de chacun – participer à la manœuvre (c’est pas compliqué, il suffit de mouliner… et d’avoir du souffle !) ou laisser sa crinière au vent
Bravo : pour la discrétion et la maîtrise d’un vrai professionnel ayant bien évidement toujours le coup d’oeil au bon endroit
Merci : pour les équipiers présents et avenants

Xavier Bourrut-Lacouture à la barre

Et moi qui croyais savoir faire de la voile ! C’est bizarre quand c’est Alain qui barre, le bateau va plus vite !
Enfin dépasser 27 nœuds à la barre on ne se sent plus – moi qui d’habitude réussissais péniblement à atteindre 12 / 13 nœuds dans les meilleurs des surfs !

Expérience grisante et je peux vous dire que les embruns à 33 nœuds ça décoiffe !

Xavier Bourrut-Lacouture


Naviguer à plus de 30 nœuds, wincher avec Alain Gautier, « lever la patte » à 5 mètres de haut ou voler sur un foil, autant de situations dont on rêve tous… J’ai eu la chance de le faire lors d’une sortie à bord du trimaran 60’ ORMA Foncia. Récit.

Stépahne Bourrut-Lacouture, le fils, aux commandes sous l’œil attentif d’Alain Gautier

« Si la place reste libre, souhaites-tu naviguer à bord samedi prochain ? » Le « à bord » ne désigne pas n’importe quel bateau, il s’agit d’un 60’ ORMA, ces grands oiseaux qui font rêver. Autant vous dire que cette phrase, extraite d’un mail reçu de Brice Lavirotte vers la mi-septembre, m’a mis le sourire jusqu’aux oreilles pendant que je me répétais « énorme ! ». D’autant plus que mon père est prévu pour cette sortie, c’est son cadeau pour ses 50 ans !

Mais la météo en décidera autrement avec un vent annoncé à 2 ou 3 nœuds, la sortie est repoussée à une date ultérieure. Vers la mi-octobre, le scénario est le même…la météo prévoit 5 nœuds. Décidemment, la chance n’est pas au rendez-vous. L’équipe de Sensation Océan décide alors de repousser une nouvelle fois la sortie, cette fois au dimanche 20 octobre, une quinzaine de nœuds de vent sont prévus. Excellente décision à mon sens, ces superbes bateaux sont encore plus extraordinaires avec du vent !

Arrivés de bonne heure à la base des sous-marins (BSM) de Keroman à Lorient, nous admirons les voiliers présents et faisons un petit tour des lieux. Lorsqu’on rejoint le ponton sur lequel le trimaran est amarré, l’équipe de Sensation Ocean s’affaire sur le bateau pendant que les navigateurs du jour observent, discutent, cherchent et réfléchissent sur des éléments du bateau.

Et on hisse les voiles !

Un briefing nous informe du déroulement de la journée et des consignes de sécurité, puis les amarres sont larguées. Le skipper du jour est tout simplement Alain Gautier, en personne. Brice et Jean-Pierre complètent l’équipage. Le trimaran Foncia s’éloigne des quais et rapidement nous nous relayons pour envoyer l’immense grand voile, quel effort physique !

La fin du chenal approche, nous déroulons la trinquette et sortons tranquillement du port, c’est-à-dire à une douzaine de nœuds de vitesse ; la grand voile n’est pas encore bordée.

Il nous faudra seulement quelques secondes pour nous rendre compte qu’une fois le bateau réglé…ça fonce ! Le speedo grimpe rapidement jusqu’à des valeurs comprises entre 24 et 26 noeuds… Avec mon père nous nous retrouvons au vent, sur le trampoline, en train d’apprécier à sa juste valeur ce superbe moment. Etre sur un voilier de 18,28 mètres de long et presque autant de large, à voler à pas loin de 30 nœuds…c’est extra ! On s’habitue aux mouvements du bateau – comprendre fortes accélérations et décélérations – on regarde l’étrave sous le vent passer le petit clapot, on observe la « souplesse » (toute relative !) de l’engin et surtout, on profite !

Alain propose la barre à tout le monde…et immédiatement on sent la différence, les milliers d’heures qu’Alain à passer à bord lui donnent une maîtrise et une précision impressionnantes. Déjà il nous faut lofer un petit peu pour…s’éloigner de la presqu’île de Quiberon. Certains ont même du mal à reconnaître les lieux tellement le décor change vite !

Nous naviguons alors plus près du vent et il nous arrive de nous dire « Houla, on n’avance plus ». Un coup d’œil au speedo nous rappelle que nos repères sont totalement changés, les chiffres tournent autour de 15 et 17 nœuds. Vitesse que l’on atteint à peine sur « nos bateaux à nous »… !

C’est au niveau de Belle-Île que nous virons pour partir… sur un grand bord de portant. Trinquette roulée, solent déroulé, dérive relevée, voiles réglées. A vos marques, prêt…c’est parti… Le bateau accélère rapidement, presque violement, jusqu’à plus de 30 nds. Le foil sous le vent joue son rôle en soulageant le flotteur. Le bateau est maintenant « calé » à une vitesse comprise entre 28 et 33 nœuds. Moment extraordinaire, ça glisse de manière géniale. Un coup d’œil vers le sillage donne l’impression d’être sur un bateau à moteur, et encore ! Nous sommes à 130° du vent mais les voiles sont bordées dans l’axe du bateau ou presque. Jean-Pierre a le chariot de GV à la main, prêt à intervenir à tout moment ; Alain est à la barre avec la commande hydraulique à portée de main pour choquer la GV si c’est nécessaire. En quelques minutes nous avalons de nombreux milles, ce moment est exceptionnel. Je savoure ce bord de portant qui restera gravé à vie dans ma mémoire. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais prolongé le bord des heures ou des journées durant…

L’île de Groix approche et nous choisissons de remplacer le solent par la trinquette puis de lofer légèrement. Mon père prendra alors la barre du bateau qui file entre 25 et 28 nœuds. Deux manœuvres plus tard ce sera à mon tour d’avoir le privilège de barrer Foncia. L’occasion pour moi de battre mon record personnel à la barre : 29,6 nds !! Les sensations sont superbes, le bateau est doux et réagit parfaitement.

Le flotteur sous le vent... et sous l'eau !

La fin de la journée approche et nous nous dirigeons vers le port. Quelques manœuvres plus tard nous roulerons la trinquette et affalerons la GV. Retour au ponton avec un grand sourire, heureux d’avoir navigué à plus de 30 nœuds (deux personnes ont vu « 36,2 nœuds » sur le compteur), heureux d’avoir pris tant de plaisir sur l’eau. L’idée de repousser les sorties pour avoir plus de vent était excellente, les conditions étaient parfaites ce dimanche 20 octobre avec une quinzaine de nœuds de vent. J’ai pu participer à toutes les manœuvres – souvent en moulinant sur l’une des colonnes de moulins à café – ce qui est vraiment sympa.

Ces bateaux font rêver lorsqu’on les voit de l’extérieur, et bien ils sont encore mieux qu’on l’imagine lorsqu’on a la chance d’être à bord ! Allez-y, foncez vous aussi…

Une photo de groupe clôturera cette journée. Je donne un petit coup de main pour ranger les bouts, peut-être tout simplement pour savourer ces derniers instants à bord de Foncia…

Un très grand merci à Brice pour cette invitation. Cette sortie restera longtemps gravée dans ma mémoire. Merci également à Alain pour son professionnalisme, sa discrétion et les échanges que j’ai pu avoir avec lui. Il ne fait pas de bruit sur le bateau mais il est impressionnant de maîtrise ! Je n’oublierai pas Jean-Pierre, équipier, qui était avenant et très sympa.
Merci à tous pour cette folle mais excellente journée !

Stéphane Bourrut-Lacouture
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